Prélude à l’après-midi d’un faune

Je ne pense pas être doué pour l’exégèse, d’autant que l’impression, la forte impression, est vraiment toute fraiche. Mais j’aime à laisser mon vieux cerveau faire son travail, surtout après une lecture pareille. La Marie que vous nous offrez est , comment dire, plus que criante de vérité. Disons sans être obséquieux ou excessif, que je l’ai reçue comme l’œuvre d’art qu’elle est dans ce qu’elle a à nous dire d’elle, aussi trash, maline, blessée, guerrière, sensible, victime femme et maman… On passe par toutes ces émotions, en comprenant qu’elle n’est pas un bateau ivre, même touchée, vidée, sans repères, mais si forte de son noyau, de sa foi en la vie… L’histoire est d’une actualité terrible, c’est violent comme du speed, doux comme un cocktail en été au bord du canale grande à Venise. Une étude de personnages sur le fil du rasoir, il y a dans le monde de l’écriture tant de souffrances dévoyées, tant d’insupportables miracles, tant de contradictions ou d’amour qui ne sait pas dire son nom. Merci pour ce moment très intense, une œuvre au féminin, courageuse et militante, qui parlera d’évidence aux hommes de bonne volonté. Et tant pis pour les autres. Bien sûr, à recommander au plus haut point. Bravo à ILiON Éditions d’avoir déniché cette pépite et son autrice.